Jeanne Lobre, la grand-mère qui a élevé Annie Miller, n'était ni gentille ni douce. Elle n'aimait pas les fricassées de museaux, mais quel caractère ! Quelle vitalité ! Quelle liberté ! Aucun respect des conventions. Toute sa vie, elle n'en a fait qu'à sa tête, traversant les épreuves sans une plainte. Née dans le Nord en 1900, à onze ans elle chante dans les cafés pour rapporter du pain à la maison, à quinze ans elle devient la bonne amie d'un officier de l'armée allemande qui occupe son village.